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KHALTI FATNA
29 février 2012

Oujda: Abderrahmane Zenati... GRAIN DE SABLE

 

 

532786475

extrait

 

 

« … Je suis un homme qui ne se sent pas à sa place dans son quartier…

Univers froid et vide de sens…

Je suis un homme qui voit tout ce qui se passe à Derb Maâzouza…

Oui, je sais tout mais, jusqu’à présent, je n’osais rien dire…
Aujourd’hui, dans cet atelier de l’écriture arabe, au risque de déplaire, je vais raconter tout…

Pour commencer, je dirais que Derb Maâzouza n’est plus ce qu’il était…

Ceux qui l’ont connu avant, bien avant, disent que maintenant tout est pourri…

Moi, je ne suis qu’un pauvre rêveur, je ne disais jamais rien, mais j’ai connu des années fabuleuses dans ce légendaire quartier.
Il fut un temps où l’espoir portait encore les habitants sous son pavillon.

Les gens croyaient à ces pieux mensonges qu’on nomme humanité, solidarité, liberté, égalité, justice, tolérance…

Moi-même, dans ma naïveté, je m’imaginais que l’Indépendance allait être profitable à tout le monde et que notre souffrance sous le joug colonial suffisait à instruire les générations…

N’étant qu’un rêveur, jusqu’à présent je n’osais rien dire, mais, puisque l’occasion m’est offerte dans cet atelier de l’écriture arabe, je dis haut et fort que tout ce qui nous arrive, c’est à cause du je-m’en-foutisme et du laisser-aller de la plupart des responsables…

Oui, c’est à cause de certains corrompus et corrupteurs, de certains profiteurs que nous en sommes là !

A part quelques arrivistes qui se pavanent et se prennent pour des êtres importants et irremplaçables, presque tous les habitants de Derb Maâzouza ont faim…

Ils vivent sans nulle assistance et dans l’insécurité totale ! En plus, ils sont rackettés par des pirates en tenue légale… Si, si, si…

Ne pense surtout pas que j’exagère ! Je sais bien que certains ne vont pas me croire, mais c’est la réalité !

Les gens à Derb Maâzouza vivent dans une affreuse misère et souffrent énormément !

Pourtant, pour les touristes et les visiteurs nationaux, tout paraît normal…

Tout est calme !...

Crois-moi, c’est un calme inquiétant ! On dit que les plus grandes douleurs sont muettes.

Cette terrible foule affamée et silencieuse à Derb Maâzouza, ces milliers de jeunes instruits qui chôment. Cette invasion du monde rural dans ce quartier me fait peur…

Je sais que certains disent que les gens ici sont des gens braves et pacifiques…

Je ne dis pas qu’ils sont méchants, mais quand elle a faim, toute foule est dangereuse…
Dans sa furie, elle nous écrasera !...

Les jeunes frustrés et les ventres vides sont pires qu’un volcan en éruption ou une mer en furie…
Remarque, moi, je ne suis qu’un pauvre rêveur et utopique…

Je peux me tromper…

Je ne vois peut-être pas les choses comme tout le monde.

D’ailleurs, si « Le petit dieu » jettera un coup d’œil sur cet atelier de l’écriture arabe, cela va être ma fête. Ce maudit tyran, qui, d'un geste du pouce tue ou épargne la vie d’un citoyen innocent, me coupera la tête et la donnera à ses molosses pour jouer avec !....

Mais, tu sais, au point où j’en suis, je m’en fiche de sa réaction !

Je m’en fiche de lui et de tous ces politicards qui nous mènent vers l’abîme avec leurs mensonges et leurs fausses promesses…
Le pire, c’est qu’ils utilisent eux aussi Dieu dans leur propos démagogique…

Ces escrocs mégalomanes, ne disent-ils pas que nous vivons aujourd’hui dans un pays islamique et démocratique ?
Que nous avons le droit de l’Homme, la libre expression ?

Oui, ne disent-ils pas que le citoyen à Derb Maâzouza possède le droit à la parole ?

Donc, je peux, désormais, dire tout haut ce que je pense sans crainte.

Enfin presque !

Bien qu’ils disent à la radio et à la télévision, que maintenant il y a chez nous la démocratie, les droits de l’Homme, la libre expression et tout le tralala…

Je me dis que le « petit dieu » reste toujours avec sa mentalité statique, avec son intolérance, son obstination, son refus d’intégration et son esprit rétrograde…

Ce qui différencie la parole des faits…

Je ne suis pas le seul à le dire…

Tout le monde te le dira…

Je n’y crois pas beaucoup à cette démocratie qu’ils affichent et à cette ouverture vers le monde dont ils disent à la télé et dans les journaux.
Si les choses continuent comme elles sont, il faudra plusieurs siècles pour qu’un responsable change sa mentalité innée, son autoritarisme, son absolutisme, sa dictature et sa tyrannie hérités depuis des générations….

Remarque, moi je ne suis qu’un pauvre rêveur, mais je ne me laisse pas séduire par ces mots de démocratie et de Droits de l’Homme importés d’Europe.

Certains « petits dieux » importent des pays occidentaux les armes les plus sophistiqués et destructifs… des avions militaire, des canons, des tanks… le téléphone portable, la télé en couleur, les belles voitures, la torture chinoise, la farine américaine, la dernière mode vestimentaire et le sida, mais pas de vraie démocratie ni les droits de l’Homme réels… »



ŒUVRES DÉJÀ PARUES DU MÊME AUTEUR


Les Cigognes reviendront-elles à Oujda ?
Mémoire de la Fourmi.
Vol de la Fourmi.
La Déchirure.
L’Aube des Maudits
Le retour du bigame
Marjana
La seconde épouse
La maison en face
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Paroles de fous
Al hogra
La Vallée des Oliviers
Un Homme Simple
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L’Homme en Colère
Adieu Oujda, ma bien-aimée
L’Homme d’Amérique
Mon ami Tchita le juif
De la Haine en Héritage
Confidences d’un âne de l’Oriental
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La Malédiction d’Allah
Le Vent de l’Est s’arrête à Figuig
Un Homme Presque Parfait
Ces hommes fous de l’Oriental
Des Mots à la place du pain
Le Fou de Sarah
Le Chemin de l’Enfer
Khalti Fatna
La Vallée Oubliée
Goût de cendre
Crépuscule des Anges
Nous n’irons pas tous au Paradis
Le cri de l’agneau
Merguez et Harissa
Grain de sable
Un dimanche à Saïdia
Le mal de l’absence

Pour se procurer un de ces livres qu’on trouve difficilement dans le commerce, contactez directement l’auteur :

Abderrahmane Zenati
B.P. 338 Poste de Saïdia Maroc
Tel : (212) 061829262

Écrivez-lui et il vous adressera par e-mail les premiers chapitres d'un ouvrage que vous aimeriez découvrir : abderrahmanezenati@yahoo.fr

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Commentaires
KHALTI FATNA
  • Un roman émouvant ponctué d'amitiés, d'amours et de guerres... On s'imprègne du narrateur et on avance dans l'histoire avec lui, on passe du rire aux larmes, de l'espoir aux regrets, de la vie à la mort. Les décors changent tout au long du roman, on passe
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