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KHALTI FATNA
5 janvier 2013

Abderrahmane Zenati: La Maison en Face.....

 

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Extrait



"... La pauvreté n’est nullement une tare. Je sais qu’à Oujda et partout au Maroc, pour ne pas dire dans le reste du monde, la pauvreté n’a rien d’attirant pour les gens insensibles à la souffrance des autres. Ils ne se représentent guère un pauvre industrieux, laborieux, respectable. Le mot pauvre ne suggère que vêtements en haillons, nourriture insuffisante, des manières rudes, des vices dégradants. Pour certains, la pauvreté est synonyme d’avilissement.

Beaucoup n’arrivent pas à comprendre comment les pauvres pouvaient avoir les moyens de faire preuve de sensibilité, de passion et de bonté.

Je suis né pauvre ! J'avais moins de 10 ans et la fatalité m’avait condamné à vivre dans la rue. Pour vivre, j’avais appris à gagner ma vie en brossant les godasses des légionnaires dans les bars, les dancings et les bordels. J’avais fabriqué astucieusement une petite boite avec les planches d’un vieux cageot, acheté deux brosses à un compagnon d’infortune et je passais mon temps à astiqué les bottes des soldats français et américains avec dextérité.

Pour fuir le froid rigoureux de l’hiver, je me réfugiais au Bar Femina, dirigé par madame Esther.

C’était l’un de ces nombreux bars à filles d’Oujda, fréquenté par les nombreux militaires.

Aujourd’hui, j’ai presque soixante-dix ans et je pense encore à cette chanson que fredonnait le vieux juif Félix Bardkhaï. J'entends encore sa voix grave, chaude en jouant de l'accordéon.

Je ne comprenais pas le moindre mots des paroles qu’il disait en chantant en français et en anglais, mais, cette chanson triste me donnait les larmes aux yeux. Cette chanson de Félix Bardkhaï et sa musique sont restées ancrées dans ma mémoire et elles ont rythmé pendant des années les moments tristes de ma vie..."

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Commentaires
KHALTI FATNA
  • Un roman émouvant ponctué d'amitiés, d'amours et de guerres... On s'imprègne du narrateur et on avance dans l'histoire avec lui, on passe du rire aux larmes, de l'espoir aux regrets, de la vie à la mort. Les décors changent tout au long du roman, on passe
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