Abderrahmane Zenati: TERRE TRAHIE PAR LES SIENS

1. 
   

   

   
   
   "Extrait"
   
   
   
   (….) Mais, où sont-ils donc, m’étais-je demandé, tous ces anciens Oujdis, si instruits, si évolués et si aimables, que je connaissais autrefois ? Où sont tous ces grands noms de familles respectables qui avaient fait la bonne réputation et la gloire de cette ville millénaire ? A part quelques exceptions, les seuls qui restent sont désormais totalement ruinés et crèvent de faim dans une indifférence totale. Hélas ! Les bonnes filles de famille, si belles, connues autrefois pour leur pudeur, leur loyalisme, leur dévouement et leur fidélité légendaire, malgré elles, deviennent vieilles filles, sans mari, sans enfants et sans avenir… Certaines, pour survivre tout simplement, sont condamnées à faire le trottoir! Toute une génération a émigré à l’étranger. Beaucoup parmi ceux qui restent, s'enfoncent dans la déception et le désespoir. Nombreux, ceux qui sont devenus ou fous, ou drogués, ou croupissent dans les prisons, victimes de leur caractère, de leur orgueil et puis, ils n’ont jamais eu véritablement leur chance. Trop honnêtes dans une ville de corrompus... Une ville qui se pourrie de jour en jour ! Des garçons de moins de vingt ans, mis en prison injustement ou pour un petit motif insignifiant, en sont ressortis homosexuels, toxicomanes... Victimes de la société, de l'indifférence, ils sont devenus des assassins féroces et cruels à la fleur de l'âge (…)